Palmarès 2024

Aménagement extérieur

Halles de Missillac

Missillac (44)

Dans une dent creuse récemment libérée, la nouvelle halle retisse la maille urbaine. Elle offre une respiration apaisée en réponse à la place de l'église. Par son implantation en recul sur deux de ses limites, elle dégage un parvis contre la rue principale et ouvre une venelle la reliant à un coeur d'îlot en mutation. Par épaississement des deux limites restantes, elle offre des volumes servants clos. Enchâssée dans un site en pente douce, la halle propose une présence signifiante, non dominante et atemporelle : un repli dans la ville, ouvert, animé et accueillant.
La halle s'inscrit dans un héritage des équipements urbains structurants et frugaux, qui valorisent la vie extérieure de la cité. C'est un abri ouvert aux annexes non chauffées, qui s'exprime dans un minimum de matériaux, en utilisant le savoir-faire des entreprises locales : béton
(sols, annexes) et bois (charpente, bardages, menuiseries, couverture). Pour leur pérennité et réparabilité, les ouvrages techniques et assemblages sont apparents.
La couverture en bardeaux de mélèze brut permet une ventilation de la toiture l'hiver, et une fraîche respiration l'été.
Le principe de ciseaux des poteaux et arbalétriers lisse la lecture des éléments porteurs et de stabilité.
L'alternance d'assemblages de la charpente bois, avec le retournement d'une ferme sur deux, apporte une diversité dans la répétition. Les plateaux de couvertures, en ouïes, sont posés sur des chevrons suspendus aux pannes.
En contraste de cette légèreté, les annexes forment des limites épaisses, monolithiques, en continuité du sol béton.
Elles intègrent de grandes baies actives en panneaux de bois brut fixes ou mobiles. Un système de contrepoids sur poulies permet la levée de volets pour ouvrir le bar du kiosque, les boxes d'expositions.

 ©Gaëtan CHEVRIER

©photo NON LIBRE DE DROIT
Aménagement intérieur

L'usine - Maison de la Nature

Cavalaire-sur-Mer (83)

À proximité de la mer, au pied du massif des Maures, se trouve l'ancienne usine de traitement des ordures ménagères. Ce bâtiment abandonné est requalifié pour accueillir une maison de la nature qui a pour objectif de sensibiliser le public à l'environnement, au patrimoine architectural, paysager et naturel.
L'intérêt et la mise en valeur de ce patrimoine bâti transparaît par la conservation des ouvertures majeures existantes et de leurs proportions, ainsi que la mise en scène des volumes intérieurs existants qui retracent l'activité du lieu.
Un travail est mené sur les matériaux biosourcés, avec la valorisation de la filière bois locale pour les éléments de structure intérieure, volets en bois, menuiseries, aménagements intérieurs… et l'utilisation d'isolants biosourcés en parois verticales (fibre de bois), sous face de plancher haut (mélange coton, jute, lin) et partiellement en plancher bas (liège).
Les volumes intérieurs sont évidés, les éléments bétons des anciennes cuves sont en partie démolis, concassés et réutilisés dans les aménagements extérieurs.
Les éléments de structure existants en béton et la cage d'ascenseur en agglo sont laissés bruts. Deux planchers intermédiaires bois/béton sont créés et permettent d'accueillir des boîtes en structure bois. Un escalier monumental en bois se développe dans la trémie centrale.
Utilisation de bois certifiés Bois des Alpes et Bois de France.

©Florence VESVAL

©photo ©Florence Vesval - Non libre de droits
Réhabiliter un logement

Transformation d'une ancienne ferme en deux foyers d'habitation

Saint-Martin-Lestra (42)

Réhabilitation d'une fermette abandonnée en deux foyers d'habitation indépendants. Le chantier s'est déroulé en autoconstruction par l'architecte et propriétaire des lieux.
Le projet s'appuie sur les fondations en pierre locale existantes, ainsi que les murs en pierre et pisé. La maçonnerie absorbe toutes les irrégularités et particularités du site. Un volume orthonormé en bois tressé contemporain s'installe et enjambe le soubassement existant.
Ce volume en bois réinterprète les stabulations environnantes en imposant une trame régulière et légère.
La réhabilitation s'engage dans une démarche vertueuse, de réemploi, poussant au maximum la conception bioclimatique. La charpente en bois local fabrique une coursive au sud, assurant une parfaite maîtrise des apports solaires thermiques durant les saisons. Le rafraîchissement ainsi que la ventilation sont assurés par un puits canadien provençal couplé à une ventilation double-flux de type passif. La couverture en tôle d'acier est facile à installer. Elle est ensuite recouverte de bacs pré-végétalisés permettant d'encourager la biodiversité, de gérer le stockage d'eau et le déphasage thermique.
L'ancienne charpente a été réutilisée, ainsi que des briques de terre cuite afin d'améliorer l'inertie intérieure de la construction bois.

©Benoît ALAZARD Photographe

©photo Benoît Alazard Photographe
Habiter une maison

Le petite maison noire

Valojoulx (24)

La maison noire est pensée comme un cabanon de bois et de verre qui s'inscrit dans la longue tradition des constructions agricoles du Périgord et en formule une réinterprétation contemporaine.
Écriture architecturale duale : contextuelle, elle s'enracine dans le vernaculaire et les préexistences architecturales locales ; savante, elle est le fruit d'une compilation passionnée et actualisée de références de la production architecturale moderne et actuelle.
Longère soulevée par une structure de 10 poteaux, la construction ne modifie pas le terrain naturel du sous-bois. Elle s'élance dans la ramure des arbres pour entrer en conversation avec la nature environnante et créer une connexion directe avec la forêt pour profiter de
chaque bruissement de feuilles et de chaque variation de lumière offerts par le lieu.
L'approche environnementale s'appuie sur plusieurs éléments :
• Une habitation qui, hors massifs de fondation, est construite en totalité en bois,
• Un système constructif qui permet de ne pas impacter et artificialiser la nature du sol de sous-bois,
• Un chauffage au bois,
• Un traitement de préservation et de finition au goudron de pin naturel.

©Cécile PERRINET-LHERMITTE

©photo Cécile Perrinet Lhermitte
Habiter Ensemble

Lathuille

Paris 18e (75)

C’est à l’abri du tumulte de la place Clichy, au détour d’une ruelle discrète et étroite reliant l’avenue au boulevard, que se découvre cet immeuble de 6 logements sociaux.
Caractéristique du tissu faubourien parisien, le passage Lathuille semble s'être constitué au fil des ans par ajouts successifs dessinant une diversité d'épannelages et de retraits. Disposant d'une façade unique, le projet poursuit ce jeu de sédimentation à la recherche de vues biaisées et d'orientations multiples. Deux volumétries désaxées s'imbriquent l'une en retrait de l'autre pour dégager des fenêtres d'angle, des terrasses et échapper au vis-à-vis en s'ouvrant vers l'est. Particulièrement adaptée à l'exiguïté de la parcelle et aux contraintes d'accès, une structure de planchers et murs en ossature bois se pose sur un socle de béton qui s'exprime en façade et reprend l'alignement des rez-de-chaussée artisanaux du passage.
Entre continuité et rupture, les façades développent des écritures distinctes, fenêtres sur allège et enduit à la chaux en continuité du bâtiment voisin, baies toute hauteur et persiennes habillées de liteaux en châtaignier en retrait.

©Salem MOSTEFAOUI

©photo Salem Mostefaoui
Réhabiliter un équipement

Restructuration du château Cantenac-Brown

Margaux-Cantenac (33)

L'architecture naît d'une suite d'espaces dont la série vient du process viticole et des visites.
Une halle de vendanges accueille le travail sous une charpente en bois massif moisé, peint en rouge. Le cuvier, lieu de travail et de la lumière, est structuré par une charpente en bois massif composée en losanges et portée par des poteaux en V.
Le chai, sombre et introspectif, sous une haute voûte en bois massif moisé apparaît, posée sur des compas en acier. Un long escalier en acier et chêne massif conduit à une salle de dégustation lumineuse, offrant une vue sur les vignes jusqu'à perte de vue.
Pour atteindre des conditions optimales de vinification, à travers une approche frugale exemplaire, la transformation des chais Cantenac-Brown s'est appuyée sur une conception environnementale, bioclimatique et bas carbone :
• Adaptation au climat du Médoc et à son évolution,
• Utilisation de puits climatiques en fonte pour récupérer les calories/frigories du sol et une ventilation naturelle du cuvier et des bureaux,
• Performance thermique de l'enveloppe pour limiter les besoins énergétiques,
• Préférence donnée aux éco-matériaux régionaux (terre crue, pierre) et biosourcés.
Une peinture à la farine (artisan local) en extérieur ainsi qu'une peinture au lait et à l'oeuf (tempera maigre) en intérieur viennent complémenter cette magnifique restructuration.

©Luc BOEGLY

©photo Lug Boegly
Travailler, accueillir

Maison Médicale Plurisidciplinaire

La Salle-les-Alpes (05)

La Maison Médicale du Pontillas s'ancre dans le paysage comme un équipement accessible et facilement identifiable, qui joue d'une écriture contemporaine tout en renouant avec le patrimoine de la vallée de la Guisane, ancré, comme une vraie architecture de montagne.
La simplicité de sa forme, la réinterprétation de matériaux vernaculaires, les jeux de lumières de son enveloppe en bois, sa grande toiture débordante, en font un lieu accueillant et apaisé.
Le bâtiment est conçu de manière compacte et minimise son impact sur le site. Il est orienté afin d'exposer un maximum de linéaire de façade au Sud et permet d'augmenter ainsi les apports énergétiques et la lumière naturelle, dans une démarche de conception bioclimatique. Les isolants de l'enveloppe sont tous biosourcés et le bois naturel certifié Bois des Alpes est prédominant.
La structure du bâtiment est mixte. Un socle en béton brut assure la stabilité structurelle en zone sismique, la résistance au feu et un apport d'inertie au bâtiment. Ce socle est recouvert d'une grande enveloppe de bois, qui constitue charpente, façades, coursives et protections solaires et qui procure au bâtiment son identité.
Le dessin de cette structure, tramée de petites sections, permet l'emploi de bois massif à presque 100%.
Le mélèze brut, symbole architectural du Nord des Hautes-Alpes est ainsi mis à l’honneur à travers tous les détails de façades, ainsi que les aménagements intérieurs.

©Iota Architecture

©photo Iota Architecture
Apprendre, se divertir

Espace Sport & Nature

Sorèze (81) - Revel (31)

L'opération s'inscrit dans le programme de développement économique et touristique du bassin de Saint-Ferréol.
Le grand bâtiment accueille l'office de tourisme et la salle multifonctions. La structure bois tridimensionnelle se prolonge à l'extérieur et assure le lien entre la salle et le parvis en pierre.
Le deuxième bâtiment, plus bas, serpente le long du sentier du lac et accueille le bistrot et les locaux de l'école de voile. Le bâtiment est entièrement en bois et filière sèche et la structure en poteaux poutres est certifiée Bois des Territoires du Massif Central.
Des poteaux métalliques soutiennent le préau en bois, prolongement extérieur des poutres treilles de la charpente.
La toiture terrasse de l'école de voile reçoit une protection végétale de sédums et graminées. Plusieurs dispositifs sont mis en oeuvre pour assurer le confort thermique des utilisateurs toute l'année. Les avancées de toiture et le préau protègent les façades les plus exposées afin
de limiter la surchauffe des locaux en été. Les châssis en partie haute permettent d'assurer la ventilation naturelle de la grande salle.
En complément, un brasseur d'air positionné au centre de la salle offre un rafraichissement d'appoint l'été. L'isolation des parois verticales associée au renouvellement d'air DF assurent une enveloppe thermique performante permettant de limiter les déperditions en hiver.

©Adrià GOULA

©photo www.adriagoula.com
Prix Spécial

Centre Aquatique et franchissement piéton

Saint-Denis (95)

Inspirée par la nature, l'architecture du Centre Aquatique a pour ambition d'afficher une nouvelle conception biosourcée fondée sur la modularité et la réversibilité des usages.
Le bois s'impose au coeur du projet, auquel il confère son identité autant que son ambiance chaleureuse. D'un seul geste, il permet de résoudre des contraintes énergétiques, structurelles, esthétiques et acoustiques, mais aussi sociales et urbaines. Une architecture
fondée sur des parti-pris forts au service d'une réalisation lisible et sensible conçue pour les jeunes générations.
Le squelette de la structure participe à l'architecture du lieu. Les qualités structurelles du bois répondent aux efforts de compression et de traction requis par les 90 catènes de la toiture incurvée, mesurant chacune 55cm d'épaisseur avec une portée de 85m environ, suspendues
tous les mètres, sans faux plafond et utilisation de matériaux superflus. Des poteaux tirants primaires et secondaires ont été placés tous les 10m.
Ces propriétés ont permis de concevoir un volume compact, réduisant l'emprise au sol et le volume à chauffer. Les différents espaces mis en relation apparaissent plus grand qu'ils ne le sont et favorisent une intensité d'usages. Les sièges des tribunes fixes sont fabriqués en plastique 100% recyclé, sourcé localement.

©Salem MOSTEFAOUI

©photo Salem Mostefaoui

Le concours de référence qui met en lumière l'architecture bois.

Concours de référence de l’architecture bas carbone, le Prix National de la Construction Bois dévoile son prix spécial et ses 8 lauréats de l’édition 2024.

Depuis 2012, le Prix National de la Construction Bois (PNCB) met en lumière des ouvrages architecturaux, du quotidien à l’exceptionnel, provenant de l’ensemble du territoire français. Porté par les enjeux de décarbonation et les nouvelles règlementations dans le secteur du bâtiment, le bois vit actuellement une nouvelle jeunesse. Les lauréats de cette 13e édition en sont un très bel exemple.
Le jury, Présidé par Cédric RAMIERE (CoCo Architecture), a souhaité mettre en lumière des projets qui se sont démarqués par leur exemplarité en matière d’architecture, de créativié, d’innovation, d’utilisation de la ressource française, de qualité environnementale, d’insertion paysagère et de reproductibilité.
Le retour aux lauréats dans les 8 catégories du concours est apparu comme une évidence afin de valoriser les différentes typologies de réalisations existantes.
Un prix Spécial a également été décerné au Centre Aquatique de Saint-Denis, ouvrage hors norme représentatif du savoir-faire français.

Un grand merci aux 717 dépositaires de réalisations pour cette édition 2024 !

 

Télécharger le communiqué de presse de l'annonce des lauréats : 03 10 24 cp laureats