Pavillon d'accueil de la grande Salamandre

BÂTIMENT / LOGEMENT

"Un écrin vert pour la Salamandre". L'aven de la Salamandre est connu pour déboucher sur une cavité circulaire de trente mètres de haut environ et un diamètre d'une centaine de mètres. On accède au site depuis Méjannes le Clap en passant au travers d'une forêt de chênes verts et blancs. Une navette électrique achemine les visiteurs jusqu'à une plate-forme située à flanc de colline. Elle est desservie, comme les pavillons d'accueil, par une voie légèrement encaissée pour être invisible. Les visiteurs accèdent au parvis de la grotte en empruntant un sentier botanique d'environ 700 mètres de long en faible déclivité. ils pourront découvrir toute la flore locale dans un tunnel de verdure ou encore sur les abords des chemins et talus végétalisé. En effet, comme pour “recoudre avec la nature”, un hydro -semis composé d'un mélange d'une vingtaine de plantes sous leur forme sauvage est pulvérisé sur les accotements et ouvrages de terrassement du projet. Ce mélange de graines a été composé spécialement pour re dynamiser la bio diversité du site naturel dans lequel est implanté le projet. (Valérianes, thyms, plantes aromatiques variées, vivaces et graminées) Noyés dans une végétation dense, on ne remarque pas les bâtiments en bois de l'accueil. Les deux cheminements débouchent sur une large terrasse en bois ombragée où les visiteurs contemplent une vision panoramique exceptionnelle sur les Cévennes et sur le défilé de la Cèze. La terrasse, ombragée l'été, est recouverte de toiles dont les couleurs ont été choisies pour s'harmoniser avec la palette colorimétrique du paysage alentour ; Du vert olive au rouge foncé du feuillage des chênes verts et caducs. Des poteaux en bois ronds de pin Douglas écorcés soutiennent un chapiteau de voiles d'ombrage perméables au vent et supportent la terrasse située en porte-à-faux à 7 mètres du sol, au niveau de la canopée des arbres. La forme courbe et tendue de cette architecture textile, rappelle celle des tentes Berbères, accrochée au sommet du bâtiment d'accueil, elle accompagne le profil des collines environnantes et renforce le caractère furtif de cet équipement qui fait corps avec la nature. Un alignement de trois alcôves ogivales en bois borde ce belvédère. Chacune abrite une partie du programme et l'ogive centrale, la plus haute, à 8m50, est éclairée zénithalement par une verrière. Un écrin vert, fait de bois lamellé cintré et revêtu d'un bardage de bois Cévenol traité aux huiles de lin et de colza, est tapisséà l'intérieur de toutes les plantes habituées aux anfractuosités et qui peuplent habituellement les entrées naturelles des grottes. Dans un soucis d'obtenir une empreinte minimale au sol, le béton a été supprimé sous le pavillon d'accueil dont le plancher à claire voie est placé au dessus d'un lit drainant de galets de la rivière. La vision de ce verdissement inhabituellement « retroussé», puisque se situant en plafond et à l'intérieur de l'édifice, témoigne de cette sensation de découverte que procure la visite du monde souterrain et contribue à accompagner le visiteur dans son cheminent au travers de cette incroyable cavité.'ogive principale est supportée par cinq troncs de châtaignier directement prélevés dans la forêt alentour et simplement écorcés à la main. La forme courbe de ces charpentes exprime sobrement et avec la même évidence que l'architecture vernaculaire, la descente des charges. Elle assure aussi une fonction première de l'architecture, celle d'abriter.